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19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 08:33

presse 1

 

 

Richard Strauss et Stefan Zweig s'admiraient et se respectaient. C'est donc tout naturellement que Strauss demanda à Zweig l'écriture d'un livret pour son opéra  ‘la femme silencieuse’. Ce fut un immense succès, malheureusement arrêté prématurément par le régime nazi. Il leur était intolérable que le nom d'un juif soit toujours sur l'affiche malgré les sévères injonctions faites à Richard Strauss de se débarraser de son librettiste.

 

Georges Werler, le metteur en scène de la pièce « Collaboration » déclara :

"Il y a des auteurs qui sont fraternels tant leur œuvre vous est proche et vous parle au plus profond de votre être. Il y a des pièces dont la lecture vous bouleverse tant, qu'on ressent comme un besoin d'urgence à s'en emparer à les monter et à les offrir au public".
Quand Michel Bouquet, il y a un an, m'a donné le manuscrit de « Collaboration », il m'a dit avec cette inflexion malicieuse de sa voix que je connais bien « ça devrait t'intéresser » !

 

En effet, la lecture a été un coup de poing dans la poitrine d'une violence inouïe. C'est un phénomène si rare que j'en suis encore stupéfait. L'auteur raconte l'histoire de la création en 1935 de « La femme silencieuse », opéra d'humour et de légèreté, née de la rencontre de deux géants de la musique et de la littérature dans une Allemagne gangrenée par la lèpre hitlérienne. Tout cela remuait et faisait remonter en moi avec force tous les problèmes qui m'agitent et me troublent depuis toujours."

 

la-femme-silencieuse.jpg 

 

Ronald Harwood (l’auteur) affirme que c'est une histoire d'amour. Je l'entends bien. Les deux artistes éprouvaient l'un pour l'autre une amitié et une admiration sans faille. Mais c'est une histoire d'amour qui est accompagnée par le chant terrible des bottes sur le pavé et par la folie des hurlements nazis. Deux immenses artistes de notoriété internationale, adulés, fêtés, honneur de l'Allemagne pour le premier, de l'Autriche pour le second, et finalement massacrés par la haine et la bêtise. Tout est historiquement vrai dans « Collaboration », hors quelques détails dont le thème semble hanter l'œuvre entière de l'Auteur : la création dans un climat d'apocalypse. L'art et la politique, attirance et répulsion mêlées.»

Magistrales interprétations de Richard Strauss par Michel Aumont et de Stefan Zweig par Didier Sandre.

 

presse 2    se de la pièce de théâtre :  

Années 1930. On est en Bavière, dans la villa de Richard Strauss. Le maître est désemparé, son librettiste favori, Hugo Von Hofmannsthal, vient de mourir. Sans grand espoir, il va proposer une collaboration à Stefan Zweig, qu'il admire profondément. Vont naître une amitié et une complicité artistique sans faille dont le premier fruit sera l'opéra « La Femme silencieuse », créé à Dresde en 1935. Mais cette promesse va être anéantie par la montée en puissance du nazisme. Zweig est juif. L'opéra est retiré de l'affiche. Strauss proteste, résiste, finalement se soumet au terme d'un chantage que lui fait Goebbels.  

Strauss n'est pas antisémite mais proche du régime nazi et il écrit à son ami que par sens du devoir artistique on peut empêcher de plus grands maux.

Zweig aura ce mot à propos de Strauss : «Il vit dans un château de rêves.» On connaît la fin. Après des années d'errance, Zweig se suicidera et Strauss sera absous en 1948 par la commission de dénazification.

      

Guy Gabriel Ouazana

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