Le troisième tome des correspondances de Stefan Zweig concerne la fin de sa vie (1932-1942) et fait logiquement suite aux deux premiers parus en 2000 pour «Correspondance de 1897-1919» et en 2003 pour «Correspondance de 1920-1931», toujours chez Grasset.
On y trouve des commentaires poignants des évènements vécus par Zweig, qui précipitent le monde dans un sinistre chaos. Il nous livre une description lucide de ses pérégrinations contraintes, de sa lente agonie et de sa dépression liée aux situations tragiques. Il ne dissimule pas non plus les interrogations, les incompréhensions, les doutes et les angoisses qui ne le quittent plus.
Il y a du reste une très forte corrélation et parfois même de la redondance avec les ouvrages de correspondances avec Friderike Maria (sa première femme), Richard Strauss, Sigmund Freud et le poète et grand ami Verhaeren. Ceux-ci ont fait l’objet d’une publication séparée chez divers éditeurs. De cet ensemble, on pourra avoir une vision beaucoup plus exhaustive de la vie de Stefan Zweig.
Et particulièrement, se faire une idée de son irrépressible besoin d'être aussi proche que possible des autres et de prouver à chaque occasion l’amitié, la considération voir l'admiration qu’il pouvait leur porter quitte à les irriter parfois. Le meilleur exemple se trouve dans la biographie consacrée à Romain Rolland, Stefan Zweig avoue son amertume quand son ami se dit agacé par l’abondance des courriers envoyés !!